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  • Photo du rédacteurSerge Leterrier

Le refuge

Un exercice que je propose dans mes ateliers d'écriture scénaristique


Récrire une scène d'un film culte

Vous avez le choix entre 5 scènes proposées.

Choisissez une des scènes et imaginez une autre version de celle-ci.

Le refuge


Une équipe de randonneurs et leur guide sont pris dans une tempête terrible au cours d’un trek en haute montagne. Ils trouvent asiles dans un refuge. Christian, Marie-Anne, Josiane, Gérard, Michel, Thierry et leur accompagnateur se retrouvent attablés à l’intérieur de l’abri. Le propriétaire semble heureux de les accueillir. — Quelle histoire… Vous avez vu cette tempête… la surprise. Ce n’est pas croyable. — C’est très courant ici… Ce sont les caprices de la montagne. Voulez-vous une petite gnôle. — Non merci Monsieur, nous n’allons pas remettre le couvert ici, on a déjà donné ! — Moi par contre je veux bien une petite goutte, reprend le guide de haute montagne. — C’est le seul à pouvoir supporter ce breuvage. — Vous l’avez déjà goûté ? — Demandez à Michel, il s’en souvient comme si c’était hier. Le propriétaire des lieux se retourne vers Michel… — Une petite goutte ? — Non merci, sans façon ! — Moi par contre j’en veux bien ! — Les guides sont un peu Kamikaze… s’amuse à dire Josiane. — Pourquoi est-il si Blanc votre ami ? — C’est normal c’est son nom, juste le Blanc ! — Tu ne vas pas encore m’emmerder avec le diner de con, Christian ! — Ne prend pas la mouche Thierry c’était pour nous amuser un peu avec Monsieur Pignon — Je ne m’appelle pas Pignon, mais Antonin. Que puis-je vous servir d’autre, une tisane peut-être ? — Ouiii ! s’exclame l’équipe ! — Moi je préfère rester à la gnôle, si ça ne vous dérange pas ! — C’est toujours la liqueur de crapaud ! — Oui pour sûr et de la bonne, le crapaud était bien gras ! Ils prennent tous un air dégoutté. A ce moment-là, Michel s’écroule lourdement sur le sol. — Qu’est ce qui lui arrive ? — Je ne sais pas Josiane, le mal des montagnes peut-être. — Ou bien il a reniflé de trop près la gnole et ça lui a rappelé de mauvais souvenirs. — C’est vrai tu as raison Marie-Anne, le corps à une mémoire. — Merde il nous a fait une attaque le con ! extériorise Gérard. — Nous allons le mettre dans le congélateur ! — Quoi ! Vous êtes fou Antonin — Mais vous n’y pensez pas mon brave, vous n’allez pas mettre notre ami dans le congel, il est déjà resté toute une nuit accroché à sa nacelle en chantant des inepties, alors le congélateur, ça ne va pas l’arranger. — Le congélateur est la chambre du fond, elle est au Nord, c’est la plus froide, mais j’ai des édredons ne vous inquiétez pas. Michel se relève tant bien que mal, prend appui sur la table, toujours aussi pale, en bredouillant… — Ça va aller les gars, un simple malaise vagal, peut-être l’émotion de revoir notre ami le crapaud. Ça me fait ça aussi quand j’approche une femme… — Charmant, s’insurge Marie-Anne — Toujours avec tact et délicatesse mon ami Michel. — La tisane… la tisane… la tisane, scande la collégiale en voyant arriver la boisson chaude. — Elle va vous réchauffer les entrailles. — Ça va faire du bien car il un fait froid de canard ici, Vous n’avez pas de cheminé ? Demande Thierry. — Si mais, c’est le bois qui manque. Je vais servir Michel en premier, il a l’air si frigorifié ! Antonin sert ses hôtes, chacun mettant les mains sur la tasse pour trouver de la chaleur. C’est Christian qui porte le premier ce breuvage vers ses lèvres, il en boit une gorgée. Ses yeux sont ulcérés, aucun mot ne peut sortir. Personne ne le remarque trop affairés à se réchauffer. Dans un geste commun, ils boivent un peu de tisane, chacun y allant de sa grimace. — C’est atroce, exprime Gérard avec dégoût. — Okaie ! Exulte enfin Christian. — Rhaaaa ! Racle Marie-Anne. La tête de Josiane dodeline puis tombe sans ambages sur la table, éclatant la tasse de son front. Michel retombe lourdement sur le sol. Thierry devient pale. Il regarde tout le monde avec un sentiment de désespoir. Le guide de haute montagne profite du chaos pour se resservir un verre de gnôle. Brusquement Michel se remet à chanter : — Quand te reverrais-je ? Pays merveilleux ! ou ceux qui s’aiment, vivent comme des gueux … — Nous sommes sauvés, les amis, je vois Batman. — Fait pas le con Gérard, tu vas nous provoquer une pandémie avec ta chauve-souris. — J’ai vu un enchanteur mon gueux, ce tantôt, il m’a dit que si tu continuais à me regarder comme ça, tes entrailles allaient pourrir, et tu vas mourir comme un pesteux. Christian vomit dans la tasse de Marie-Anne. — Mais, il a tout salopé ma tasse… sac à merde ! Il n’est pas gêné le mec ! il a balancé sa moumoute dans ma tisane. — Anouche pourrais-tu demander à ton mari d’enfiler un slip ? Merci, supplie Josiane. — Pourquoi ? — Je trouve ça moche à regarder ! Antonin et le guide de montagne se regardent complètement dépités. — Ils sont bizarres vos amis ! — C’est peut-être la nostalgie. Ces dernières années ils étaient devenus un peu trop sérieux, il n’y avait plus d’effusions entre eux et votre infusion leur a permis de se retrouver… Amis pour la vie, comme on dit ! Serge Leterrier Auteur




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